La psychomotricité

Patricia BASTIDE - Valérie Amiet-Guillouet

Psychomotricienne Diplômée d’Etat

 

Le psychomotricien est un professionnel de santé, auxilliaire de médecine, qui travaille sur prescription médicale. Les études reposent sur des cours théoriques et un enseignement pratique. Un diplôme d'Etat (créé en 1974) lui est délivré par le ministère de la Santé après trois années d'études suivant le baccalauréat. Pour rentrer dans une des écoles enseignant la psychomotricité, il faut passer un concours. Une année de classe préparatoire est souvent nécessaire.

Il est habilité à accomplir, sur prescription médicale les actes professionnels suivants :
Le bilan psychomoteur
L’éducation précoce et stimulations psychomotrices
Rééducation des troubles de développement psychomoteur :
Retard du développement
Troubles de la maturation et de la régulation tonique
Troubles du schéma corporel
Troubles de la latéralité
Troubles de l’organisation spatio-temporelle
Dysharmonies psychomotrices
Maladresses motrices et gestuelles/dyspraxie
Instabilité motrice
Inhibition psychomotrice
Troubles de la graphomotricité
 
Voici un lien vers quelques activités psychomotrices
 
La question du développement du nourrisson
 

Dès la naissance, il bougera les mains, les bras de manières réflexes. Au fur et à mesure de sa croissance, il suivra des yeux les déplacements autour de lui, cela l’amènera à bouger sa tête de droite à gauche et inversement. Ces mouvements lui permettront de muscler sa nuque en douceur, la tête restant posée au sol.Les mains deviendront plus agiles et il pourra prendre un morceau de tissu. En bougeant ses bras, le tissu bougera créant un mouvement devant son regard.L’enfant peut aussi rester à regarder ses mains, joindre l’une à l’autre, toucher ses doigts, les plier, les déplier et ressentir du plaisir à ces mouvements simples aux yeux d’un adulte et qui ont toute leur importance pour le développement des muscles des doigts, de la main, du poignet. Il prendra plaisir à faire ces exercices.

L’adulte peut avoir l’impression qu’il s’ennuie s’il n’y a pas de jeux, de musique, de lumière qui changent autour de l’enfant. Cependant, c’est dans le calme et une lumière douce qu’il peut le mieux appréhender son corps dans les premières semaines de vie. Il pourra expérimenter les sons en poussant des petits cris, il apprendra à s’entendre, puis à s’écouter, jouant avec sa voix. Cet exercice est impossible pour lui s’il y a des jouets sonores en permanence autour de lui, la radio ou la télévision allumée.

Apprendre à prendre du plaisir avec son corps, c’est un bon moyen d’être bien dans sa peau. Le tout petit passe de longues minutes à faire différents exercices pour se tonifier de manière totalement naturelle et sans forcer. Il apprend ses propres limites physiques et les limites de son environnement.

En grandissant, il arrivera à se tourner sur le ventre, après de très nombreux exercices pour se mettre sur le côté en soulevant son dos et en tournant ses hanches musclant ainsi d’autres parties de son corps et toujours en douceur. Une fois sur le ventre, il fera des efforts en étirant ses bras vers l’avant pour attraper un jouet posé près de lui. Puis il se mettra à ramper à plat ventre puis sur les genoux en se déplaçant à 4 pattes. Cette pratique est nécessaire à la bonne musculation de son dos et des ses abdominaux, ce qui lui permettra de s’asseoir et de ses cuisses, ses jambes pour se mettre debout.

Un enfant fait donc du 4 pattes AVANT de s’asseoir et non l’inverse quand l’acquisition de ses mouvements est naturelle et respectée par l’adulte.

Le déplacement à 4 pattes est un élément important pour le développement de l’enfant. Le fait de procéder à des mouvements croisés (jambe gauche / bras droit et jambe droite / bras gauche) connecte les deux hémisphères du cerveau. Des exercices de croisés sont proposés en rééducation pour favoriser les fonctions cérébrales qui peinent un peu. En connectant le cerveau droit et le cerveau gauche, les connexions internes se forment développant les échanges entre les deux parties. Le cerveau gauche est celui du langage, de l’analyse, du raisonnement logique, du calcul numérique. Le cerveau droit est celui de la perception sensible, du ressenti, des émotions.

Plus l’enfant rampe (à plat ventre et/ou à 4 pattes) plus son dos est musclé pour apprendre à s’asseoir puis à marcher. Quand on voit le nombre d’adultes de nos jours qui ont des problèmes de dos, on se dit qu’il est grand temps que la motricité libre devienne à la mode.

En plus d’avoir un corps tonique, l’enfant qui grandit ainsi sera souple et agile. Il pourra découvrir d’autres positions, d’autres mouvements (grimper des marches, monter à une échelle) en toute sécurité. En effet, lors de son long apprentissage il aura appris la mesure de ses mouvements, il sera prudent et attentionné dans ses nouvelles découvertes motrices et ne se mettra pas en danger. L’enfant sait tomber avant de savoir marcher. C’est un avantage certain pour l’acquisition des premiers pas (des premières chutes) qui peuvent parfois inquiéter les adultes.

L’assurance motrice apporte aussi une assurance psychologique, une confiance en soi plus grande, donc du plaisir et de la joie. La motricité libre se déroule toujours sous le regard bienveillant d’un adulte, l’enfant n’est pas laissé seul. L’adulte est présent sans intervenir, l’enfant peut l’appeler s’il est en difficulté. Cela arrive parfois lors des premiers retournements sur le ventre lorsque l’enfant coince son bras sous son corps et n’arrive pas à le débloquer. L’encouragement et l’attention bienveillante de l’adulte, le rassurant sur ses capacités, l’aidera à se dégager seul.